Situation socio-économique
A côté de l’exploitation minière qui est pratiquée surtout dans les différentes zones d’environs immédiats de la ville, dans le reste des zones rurales, l’activité principale reste l’agriculture, la pêche, l’élevage et la chasse. La RDC dispose d’un potentiel agricole énorme, grâce à ses conditions climatologiques et hydrologiques et la disponibilité de plus de 80 millions d’hectares de terres cultivables. Malheureusement le secteur agraire est caractérisé par le non exploitation du potentiel existant et une faible production par hectare ; 11,2% de l’espace arable du pays est planté et cultivé en permanence. Deux tiers de la population survivent grâce à l’agriculture de subsistance. Cependant la valeur ajoutée créée par cette activité ne dépasse pas 200$/an (155€/an) par agriculteur, ce qui ne permet pas de faire face au besoin de consommation et aux charges telles la scolarisation des enfants, les soins médicaux, etc.
De ce fait, il se crée d’une part l’exode rurale : plusieurs personnes, surtout les jeunes sont portés à aller vers la ville pour les activités minières artisanales (exploitation du cuivre, cobalt, cassitérite, etc.) avec les conséquences que cette activité sans normes comporte, d’une part les dangers : irradiation suite au contact avec les matières uranifères, accidents mortels suite aux éboulements dans les carrières ; d’autre part la famine et la malnutrition. Par ailleurs, ceux qui s’adonnent encore à l’agriculture sont confrontés à certaines contraintes : manque de structures de conservation de semences et des produits agraires, absence du système de crédit ; pas de culture d’épargne, prix élevés des semences et engrais ; niveau de techniques culturales très faible et archaïque. Dans les cités urbaines, les gens se mettent en groupes et pratiquent essentiellement la culture maraichère et ont un appui technique de certaines ONG. Tandis que dans les milieux ruraux où se pratique la culture de base : maïs, manioc, haricot, il n’y a quasiment pas d’appui technique et le travail en collectivité (Organisations paysannes) est un phénomène nouveau.
Les bénéficiaires directs sont 300 ménages vulnérables et leurs familles (±2.400 personnes) qui exercent comme activité principale l’agriculture, regroupés en Organisations paysannes (0P) et qui ont exprimé leurs besoins en semences vivrières(Haricot et Maïs), semences maraichères et plantes de fruits, en outils aratoires (machette, houe, râteaux, binette, pèle, pulvérisateur, brouette, …), en appui de moyens mécaniques (tracteur, semoir) et en assistance technique. 3 Organisations paysannes (+ 30%) sont constituées essentiellement de femmes. L’objectif est d’améliorer la sécurité alimentaire tout en augmentant la production agricole grâce au travail assisté mécaniquement afin de subvenir aux besoins familiaux quotidiens sur base de la récolte.
Orientations stratégiques
En élaborant ce projet, l’Association KINYINGO veut promouvoir l’agriculture familiale en coopérative et renforcer la capacité des Organisations paysannes dans la zone d’intervention du projet sur le plan agricole. La SOCIETE COOPERATIVE AGRICOLE DE KOLWEZI (SCAK,) met à disposition les engins pour exploiter les terrains; ce qui permettra d’accroître l’espace d’exploitation et de faire de l’agriculture une activité génératrice de revenus. Le reste du travail étant allégé, se fait à la main par les paysans. Chaque ménage participe, comme main-d’œuvre bénévole, pour le sarclage, l’épandage, récolte, décorticage, mise en sac.
Un hall de stockage des produits sera construit à Kanzenze. Le partenaire a été porté à sélectionner le site de Kanzenze sur base d’une série des critères tels que l’accessibilité, l’intérêt de la population, la proximité avec le marché de la ville de Kolwezi (457.000 habitants). 60 à 70% de produits alimentaire de base consommés dans les grandes villes, viennent de l’extérieur. Il s’agit de produire un peu plus localement et d’avoir la possibilité de stocker la récolte pour vente et réserve des semences. En ce moment, l’agriculteur qui n’a pas assez produit dans son champ, se trouve dans la contrainte de consommer toute la récolte et il risque de ne pas avoir assez de semence pour la saison suivante.